Quatre mois après l’accession de Nicolas Sarkozy à la présidence de la
République française, France-Télévisions diffuse en première partie de soirée un
télé-film à sa gloire : H.B. Human Bomb - Maternelle en otage. Il s’agit de
la reconstitution d’un fait divers de 1993.
Un déséquilibré bardé d’explosifs prit en otages 21 enfants et une institutrice dans une école maternelle à Neuilly-sur-Seine, réclamant une rançon de 100 millions de francs. N’écoutant que son courage, le maire de la ville et ministre du Budget de l’époque, Nicolas Sarkozy, négocia avec le preneur d’otages et lui remit l’argent pour sauver les enfants.En définitive, le déséquilibré fut abattu par les policiers.
« Force est resté à la Loi », conclu le ministre de l’Intérieur
Charles Pasqua, omniprésent en coulisse durant tout l’événement.Étrangement, 14 ans plus tard, la presse française commente le téléfilm sans s’interroger plus avant sur les faits qu’il décrit. Or, à l’époque, une vive polémique opposa magistrats et policiers, donnant même lieu à un procès en correctionnelle.
Des débats judiciaires, auxquels l’auteur de ces lignes a assisté, on pouvait
retenir les points suivants :
- On ignorait tout ce qui a poussé le déséquilibré à commettre son acte, s’il a été manipulé ou s’il a agit de sa propre initiative. Aucune enquête n’avait été conduite sur ce point.
- Les policiers avaient organisé un périmètre de sécurité autour de l’école, au cas où le preneur d’otage actionnerait ses explosifs. Cependant ce périmètre était restreint pour permettre aux médias de suivre l’évènement et il était si
restreint qu’il n’offrait aucune sécurité. Tout se passait donc comme si les
policiers savaient que le danger d’explosion n’était pas réel. Les
policiers avaient laissé un ministre en exercice négocier avec le forcené comme s’ils savaient, eux, qu’il ne risquait pas sa vie.- Des policiers non-identifiés, en liaison avec le ministre Charles Pasqua et à l’insu de leurs collègues, des pompiers et du procureur, avaient drogué le café du preneur d’otage de sorte qu’il dormait profondément lorsque l’équipe d’intervention a surgi et l’a abattu en interprétant comme une menace ce qui n’était qu’un geste durant son sommeil.
- Personne n’avait vu d’acte de procédure mentionnant la restitution au trésorier payeur général de la rançon prélevée sur le Trésor
public par le ministre du Budget.
Bref, à l’époque, la justice avait établi que le policier qui avait tiré ignorait que ses collègues avaient drogué le forcené, mais on se posait la question de savoir si le preneur d’otage n’avait pas été manipulé par des hommes proches de Charles Pasqua pour donner une occasion à son fils spirituel Nicolas Sarkozy de se mettre en scène ; si les conditions de son exécution n’avaient pas été créées pour effacer les traces de la manipulation ; et si les manipulateurs n’avaient pas été grassement
rémunérés avec l’argent du Trésor public.
Il est regrettable que ces questions légitimes n’aient toujours pas reçu de réponses et que la presse les aient même oubliées. Un grand éditeur parisien nous avait déclaré en 2006 vouloir publier une enquête sur ce sujet durant la campagne électorale présidentielle et y a en définitive renoncé.
Le collectif "Stop à la mystific(a)tion Notable donc coupable", opposé à la diffusion du téléfilm "Notable donc coupable" inspiré de l'affaire Alègre-Baudis, a réclamé mardi après-midi "une interview exclusive" en direct mercredi lors du JT de 20h de France-2.
Dans un communiqué, les membres du collectif qui ont demandé à la chaîne de télévision d'accorder un temps d'antenne aux familles de victimes disent "rester depuis 12 jours sans aucune réponse" et avoir "été écartés du plateau du débat, tout comme les journalistes qui avaient suivi le dossier Alègre".
Dans ce même document, le collectif qui rassemble Stop à l'oubli, association des familles de victimes de l'affaire Alègre, l'ancien procureur Michel Bréard, la rédaction du quotidien régional "La Dépêche du Midi" et l'ancien directeur de l'enquête Michel Roussel, rend France-2 mais aussi Radio France "coupable de surdité notable".
Selon les détracteurs de cette fiction de Francis Girod, programmée en deux parties mardi et mercredi soir et inspirée de l'ouvrage de Marie-France Etchegoin et Matthieu Aron "Le Bûcher de Toulouse", la thèse du téléfilm "travestit la réalité judiciaire" et "constitue une pression intolérable sur la justice alors que cinq dossiers sont en cours d'instruction et une autre vingtaine attendent d'être ouverts".
De son côté, la direction des programmes de France-2 a précisé à l'Associated Press que "ce film n'est pas un documentaire sur une affaire ou sur une instruction" et que son propos était de "décortiquer le mécanisme de la rumeur et de l'emballement médiatique".
"Les membres du collectif ont demandé à être entendus mais nous n'avons pas donné suite à leur requête pour la raison simple que ce film n'est pas un film judiciaire", a précisé un porte-parole de la chaîne.
Condamné à la perpétuité, le tueur en série Patrice Alègre est toujours mis en examen dans cinq autres affaires de meurtres, en cours d'instruction, et notamment celui de Line Galbardi. En marge du dossier, a éclaté au printemps 2003 l'affaire Alègre-Baudis à la suite de déclarations de deux anciennes prostituées. Celles-ci accusaient des policiers et des notables, dont l'ancien maire de Toulouse et un substitut du procureur Marc Bourragué, d'avoir participé à des soirées sadomasochistes dans les années 1990 à Toulouse avec le tueur en série. L'affaire s'est terminée par un non-lieu général le 23 mars 2005 en faveur de Dominique Baudis et Marc Bourragué.
Créée en 2004, l'association Stop à l'oubli compte quelque 500 membres et recense 49 affaires de crimes et de disparitions non élucidés dans les années 1990 à Toulouse.
6 commentaires:
Aucun commentaire à faire Cimisgiu.
Nous avons voulu un roi Nègre dans une république bananière, nous les avons. Les dérapages vont être sanglants.
C'est une fiction a laquelle les gens vont y croire et même prétendre la vérité par la suite du film. C'est comme si on nous expliqué la guerre de l'afganistan par les soviétiques en regardant le film Rambo 3. On voit bien l'arnaque de ces affaires Même le méprissant Apathie dissait que c'est une histoire louche........... avec des meurtres maquillé en suicides. Donc on est dans une grande affaire de magouille.
Denver
Tendances et événements au Proche-Orient
Citant des milieux saoudiens, de nombreux médias arabes ont rapporté que l’Iran a fait preuve de fermeté concernant le dossier libanais, rejetant des offres de coopération qui ne prendraient pas en compte les positions et le rôle de la Syrie au Liban. Selon ces sources, l’intransigeance de Téhéran a empêché la conclusion d’un accord réglant la crise libanaise.
Un spécialiste des affaires du Moyen-Orient souligne que la question des relations syro-iraniennes a toujours été au centre de l’activité politique et diplomatique régionale et internationale. La plupart des manœuvres conduites ces derniers mois avaient pour objectif de briser l’alliance entre Damas et Téhéran, bâtie sur la défense des droits arabes dans le cadre du conflit avec Israël. Et ce sont toujours les États-Unis qui se tiennent derrière ces manœuvres, la dernière en date étant la démarche franco-saoudienne qui consiste à s’ouvrir sur l’Iran pour tenter d’isoler la Syrie, après que la procédure inverse eut échoué.
Ce que ces puissances régionales et occidentales ne savent pas, c’est que le partenariat entre la Syrie et l’Iran repose sur des bases extrêmement solides que de vaines tentatives de sabotage ne réussiront pas à ébranler.
Selon des sources bien informées, les Français et les Saoudiens ont entendu des propos iraniens clairs à ce sujet. La route vers Damas est connue de tous.
Denver
Ces "documentaires" se cachent derrière la fiction pour ne pas avoir à apporter de preuves, ce qui embrume un peu plus nos cerveaux !
On rejoint le concept de "romanquête" de BHL, quand il avait écrit sa propre thèse et vision des choses sur l'assassinat de Daniel Pearl, alors qu'il a vraisemblablement été victime des services secrets pakistanais (alliés à la CIA).
Facile, très facile même...
"Ioumane beumb!" comme chez les amérrricains, dit!... Je n'ai jamais cru à cette farce. Encore une grossière mise-en-scène abracadabrantesque pour duper "le" beauf moyen ( dans un style cher à Pasqua, notamment en périodes pré-électorales, cf 1988 pour la campagne de Chirac si je me souviens bien... ). Et les éléments que tu cites ici viennent encore me le confirmer. Je suis également certain que si tout ça n'était pas un très cynique coup-monté mais un vrai fait divers, le téléfilm aurait été réalisé bien avant 2007, avec roman, auto-collants, tee-shirts, porte-clés, multiples autobiographies et date anniversaire, du pain béni pour un "produit" politique.
Cela laisse-t-il entendre aussi que les tireurs de ficelles nous préparaient le Sarkozy de longue date?
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